La natation et le waterpolo au Club Africain, une histoire de succès

Parmi les nombreuses disciplines qui ont construit la légende du Club Africain par leur succès, figurent la natation et le waterpolo. Elles se distinguent par un palmarès impressionnant, trustant des dizaines de titres à travers les décennies, et la fierté d’avoir eu en Hayet Bejaoui la toute première sportive licenciée clubiste.

Créée une première fois en 1934, mise en sommeil durant les années de guerre ou lors de la lutte finale pour l’indépendance, c’est au début des années soixante que la section de natation fut définitivement lancée au sein du Club Africain. Longtemps, les sportifs licenciés au Club ont ‘doublé’ leur sport par une pratique de la nage dans d’autres clubs en banlieue.

La renaissance de la section est directement liée au développement de l’infrastructure natatoire en Tunisie : à la piscine ouverte du Belvédère (achevée en 1933 et qui sert parfois de cadre à l’AG du Club) s’ajoutent les premiers bassins couverts, à l’Institut des Sports de Kassar-Saïd, et, idéalement situés pour le CA, à la Cité Nationale Sportive d’El Menzah et au Gorjani.

Cette évolution va permettre aux meilleurs nageurs de ne plus être cantonnés aux associations banlieusardes et aux bassins d’eau de mer. Dès 1964, Abdelkrim Ben Fredj est le premier nageur clubiste à être champion de Tunisie (sur 100 m brasse). Il est suivi quatre ans plus tard par Fethi Laâribi sur 100 m papillon. Mais la décennie qui suit va marquer les débuts d’une domination ininterrompue depuis, grâce à quelques individualités exceptionnelles.

Faten Ghattas, sportive tunisienne de l’année 1982 et sportive féminine de l’année 1985, figure de proue de la natation tunisienne

Natation : une époque dorée

Les succès de Samir Cherif et de Fethi Dhrif dès son arrivée sont éclipsés par la venue du meilleur nageur de Tunisie, le tout jeune Ali Gharbi. Champion dans toutes les disciplines (sauf la brasse), ce dernier va entraîner dans son sillage toute l’équipe de natation du Club Africain, qui remporte les titres par équipes, et attirer de plus en plus d’aspirants nageurs (ou nageuses, telle Sarra Kasraoui). Car Ali Gharbi progresse au sein du CA au point de devenir le meilleur nageur d’Afrique grâce à ‘Âm Fredj’, qui va façonner des générations de jeunes nageurs clubistes.

Colosse amphibie, ancien pilier de l’Etoile Goulettoise, ayant refusé avant-guerre de nager à titre professionnel à Monaco, Fredj Ben Saâd Ben Messaoud est l’illustration de ces sportifs pluridisciplinaires d’antan -si ce n’est que le nageur et poloïste est devenu footballeur pour s’occuper entre deux saisons aquatiques, et a occupé la place d’avant-centre au CA de 1950 à 1953. Le bon géant, dans la section confiée à Habib Zmerli, va former des générations de nageurs et ne cessera son activité qu’à 80 ans passés, à l’orée du nouveau millénaire. Et il sème dès sa venue comme entraîneur en 1966 les germes de la razzia à venir, aidé en cela par Saïd Ouenzerfi et Mohamed Bounatouf.

Faten Ghattas va tout rafler lors de son règne

Ainsi dans les années 1980, la section natation du Club poursuit son règne sans partage sur sa discipline. Les champions se nomment désormais Samir et Imed Bouchlaghem, Lotfi Labrag, Rym Kammoun ou Souad Debbiche, pour ne citer qu’eux. Mais une ondine se distingue tout particulièrement : Faten Ghattas. Cette légende va réussir deux grands chelems, remportant tous les titres disponibles aux championnats de Tunisie en 1981 et 1982. A seulement 18 ans, elle est élue “sportif tunisien de l’année” en 1982, distinction que son ‘doublement’ temporaire entre sportif et sportive de l’année lui permettra de remporter de nouveau en 1985 -un double sacre jamais égalé (Faten Ghattas, légende de la natation – Site Officiel du CA).

La solidité de la structure du CA permet de perpétuer cette boulimie de titres jusqu’à nos jours, et compense les carences et inconstances de la fédération (tel l’oubli d’organiser le championnat de water-polo l’une ou l’autre année). Ce sont désormais Achwak Bouargoub et Hakim Chaouachi qui accompagnent Faten Ghattas et Samir Bouchlaghem dans leurs conquêtes. Viendront ensuite les sœurs Asma et Senda Sammoud, Ahmed et Maroua Mathlouthi, et l’exceptionnelle Sarra Lajnef.

Samir Bouchlaghem a été un pilier central de l’équipe de waterpolo

Un bel avenir !

Aujourd’hui, les nageurs clubistes continuent à réaliser des résultats augurant d’un bel avenir. La section a pu se maintenir à l’abri des soubresauts terribles qui ont failli emporter le Club au fond de l’abîme. Ce faisant, elle a raflé 16 titres depuis 2006 entre Championnats d’été (de 2006 à 2016) à l’instar de Raoudha Rebai, plusieurs fois sacrée notamment en 2006 ; et d’hiver (cinq entre 2010 et 2015).

En 2023, nos nageurs se sont classés 4èmes Toutes Catégories (TC), 3èmes chez les Seniors et ont été sacrés Champions de Tunisie chez les Cadets. Nos nageurs se sont illustrés de manière remarquable à l’instar d’Emna Ben Hsouna, qui a collectionné les titres de Championne de Tunisie et raflé une douzaine de médailles ; à l’instar de Mariem Salem, Fahd Chaïbi, Fares Sallemi, Ahmed Yassine Jedidi, Mohamed Firas Issaoui, Anas Cherni, Adem Aouem, Cyrine Hambli et bien d’autres encore.

Les compétitions de 2024 ont été une nouvelle occasion pour nos nageurs et nageuses, toutes catégories, de décrocher de nouvelles médailles.

Les compétitions de 2024 ont été une nouvelle occasion pour nos nageurs et nageuses, toutes catégories, de décrocher de nouvelles médailles, confirmant tout le bien qu’on peut penser d’eux, fournissant des efforts considérables tout au long de l’année, et réalisant des performances qui sont le fruit d’une détermination sans faille.

Le waterpolo : une discipline récompensée

L’équipe de waterpolo du Club Africain s’est affirmée comme une force dominante en Tunisie et en Afrique. Entre 1994 et 2014, le club a remporté 16 titres incluant 8 Championnats nationaux (1994, 1995, 1996, 1997, 1998, 1999, 2013, 2014) et 8 Coupes de Tunisie (1994, 1995, 1996, 1997, 1998, 1999, 2007, 2014). Ces victoires ont renforcé la réputation du club et contribué au développement de la discipline en Tunisie.

Les années 1990 ont marqué un tournant pour le waterpolo tunisien, favorisé par la création de la Fédération Tunisienne de Natation et de Waterpolo en 1982. Le Club Africain, grâce à son infrastructure et son encadrement, a su former de nombreux joueurs, contribuant à sa domination sur la scène locale.

Samir Bouchlaghem, ancien joueur et entraîneur, a été un pilier central de cette équipe. Son expertise a permis de former de jeunes talents, renforçant ainsi l’équipe nationale.

Emna Ben Hassouna collectionne les titres de Championne de Tunisie

L’impact du Club Africain

Le succès en natation et waterpolo du Club Africain a eu un impact significatif sur le développement des sports aquatiques en Tunisie. Le club a été à l’avant-garde de l’organisation de compétitions, favorisant une culture de la performance parmi les jeunes.

L’approche de formation polyvalente, préconisée par des figures comme Faten Ghattas et Samir Bouchlaghem, a permis d’éviter le découragement chez les jeunes nageurs, en privilégiant un développement à long terme plutôt qu’une spécialisation précoce.

Aujourd’hui, le Club Africain continue de nourrir de nouveaux talents dans ces sports, cherchant à maintenir son statut de leader. Les succès passés servent de modèle et de motivation pour les générations futures, soulignant l’importance de la discipline, du travail d’équipe et de l’esprit sportif.

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