
Il y a déjà six ans que la grande famille du Club Africain devait dire adieu à l’un de ses dirigeants parmi les plus intègres et les plus dévoués en la personne de Lotfi Zahi.
Ayant pratiqué le basketball dans sa jeunesse, c’est au sein de la section dédiée à cette discipline qu’il mit d’abord ses compétences au service du CA dès 1997.
Son sérieux et sa rigueur portèrent leurs fruits et, longtemps après la coupe de Tunisie remportée en 1982, le basket clubiste connut enfin le succès avec régularité. Sa présidence de ladite section coïncida même avec un historique premier titre de champion de Tunisie.
Visionnaire, compétent, Si Lotfi apporta alors son expertise professionnelle à l’ensemble du Club Africain en en devenant le trésorier général. Son intégrité permit d’assainir les finances de l’association et il n’hésita jamais à entamer les chantiers les plus pénibles pour tenter de garantir la pérennité de l’association, quitte à devoir affronter oppositions internes et externes.
Mieux, son exemple permit d’attirer nombre de nouvelles compétences au Club - tout comme son fils cadet fut sur le parquet la meilleure incarnation de l’idéal que son père se faisait du Club Africain.
Lotfi Zahi a eu le grand mérite de former et d’encadrer les jeunes dirigeants clubistes, aujourd’hui actifs dans la vie du Club, facilitant ainsi leur intégration dans la vie associative.
Ses idées, sa vision sur les différents aspects ( restructuration administratif, financier, gestion, etc.) ont été ancrées et sont même devenues pérennes.
Cet idéal, mis à mal par l’irruption d’aventuriers à la tête du Club, il le concrétisa partiellement en un livre ("Aux origines du Club Africain et du mouvement associatif sportif tunisien"), ouvrage remarquable aussi précis que documenté qui écornait nombre de légendes autour des débuts du sport et des clubs en Tunisie.
En même temps, et malgré un combat pénible contre la maladie qu’il fit parfois passer au second rang, il lutta constamment pour rénover les structures et les statuts du Club Africain afin de le protéger et d’en garantir l’avenir.
Puissions-nous être dignes de son œuvre, de sa vision et de son souvenir.