
Neuf journées après le début du championnat, Faouzi Benzarti, entraîneur du Club Africain, a accordé une interview aux médias du club. L’occasion pour le technicien d’évaluer le parcours de son équipe, d’évoquer les performances des recrues et des jeunes, de parler de la pression du public, mais aussi de se livrer sur sa personnalité et sa philosophie de travail.
"J’assume toujours mes responsabilités"
Pour Faouzi Benzarti, un bilan ne se limite pas aux résultats bruts : il s’inscrit dans une dynamique globale.
"Un bilan se fait sur plusieurs plans. Je suis arrivé avec un retard d’un mois, et c’est important. Si j’avais pu prendre en main l’équipe dès le début de la préparation, la situation aurait pu être meilleure. En tout cas, j’assume toujours mes responsabilités."
Le technicien ne cherche pas d’excuses, mais reconnaît que ce retard a eu des répercussions sur la cohésion et les automatismes collectifs.
"Il y a eu des erreurs qui nous ont coûté des points importants et ce n’est pas excusable. Nous avons offert des cadeaux à certains adversaires. Ces erreurs ont été dues à un excès de confiance."
Conscient de ces failles, il assure que le staff travaille activement à les corriger :
"Nous avons commis des erreurs et nous sommes en train de rectifier le tir en espérant que nous allons nous améliorer. Je dis toujours à mes joueurs de rester concentrés et d’assimiler ce que je leur dis quitte à noter dans un calepin."
Les recrues et les jeunes : entre satisfaction et attentes
Interrogé sur les éléments qui l’ont marqué depuis son arrivée, Faouzi Benzarti se veut mesuré. Il regrette notamment de ne pas avoir encore eu le temps d’évaluer pleinement le potentiel des jeunes du club.
"Je n’ai pas eu l’occasion de voir les jeunes d’une manière adéquate. J’ai pu le faire durant cette trêve. Certains ont les capacités de prêter main forte à l’équipe première, d’autres devront encore attendre un peu.”
Concernant les nouvelles recrues, il cite un nom en particulier : Firas Chaouat.
"Firas Chaouat est un recrutement réussi. Pour les autres, je ne dirais pas qu’ils sont mauvais, mais qu’ils doivent s’affirmer."
Le technicien rappelle que le rendement des nouveaux venus dépend aussi de leur adaptation au groupe et à la philosophie de jeu mise en place.
"Firas Chaouat, un buteur"
Auteur d’un bon début de saison, Firas Chaouat s’impose déjà comme une pièce maîtresse du dispositif offensif clubiste.
"C’est un buteur. Nous travaillons énormément avec lui et notre jeu est axé sur ses qualités. Toutefois, s’il marque, c’est le résultat d’un travail collectif. Nous attendons beaucoup de lui."
Pour Faouzi Benzarti, Chaouat doit continuer à progresser, à maintenir son efficacité devant les cages, et surtout à devenir un leader d’attaque capable d’entraîner ses coéquipiers dans la réussite.
Le cas Oussema Chrimi : "Il doit se concentrer davantage"
Autre sujet abordé : le retour d’Oussema Chrimi dans le groupe.
"Il n’est pas encore prêt du fait qu’il a très peu joué avec la sélection libyenne. Idem avec nous, puisqu’il n’a pas joué les matches amicaux. J’espère qu’il sera prêt pour la prochaine étape mais il doit plus se concentrer."
Benzarti reste néanmoins convaincu du potentiel de l’attaquant et pense qu’il sera d’un grand apport au Club Africain.
Une équipe prête mais en manque d’efficacité
Le technicien se montre satisfait du travail collectif et des progrès enregistrés sur plusieurs plans.
"Nous sommes prêts sur tous les plans : technique, physique, possession de la balle, et cela les statistiques le prouvent", mais un point faible persiste selon lui : la concrétisation.
"Il ne nous manque que la concrétisation. Mes joueurs doivent comprendre que chacun d’eux peut marquer et c’est ce qui nous manque", insistant sur la nécessité de diversifier les sources de buts et de renforcer la mentalité offensive du groupe.
Un lien constant avec les jeunes catégories
Le Club Africain maintient une coordination étroite entre l’équipe première et les jeunes.
"Nous sommes en contact permanent notamment en ce qui concerne la manière de travailler, de s’entraîner. Toutes les semaines, je reçois un rapport sur le travail effectué dans les catégories jeunes."
Il veut instaurer une continuité méthodologique entre toutes les équipes du club afin de préparer l’avenir et d’assurer une relève solide.
"Je travaille sans pression"
La pression, Benzarti la connaît bien. Après des décennies de carrière, il affirme ne plus la subir.
"Personnellement, je travaille sans pression. Ma seule crainte, c’est moi-même. Concernant mes joueurs, je suis toujours là pour les protéger. Je suis un éducateur avant tout et je pousse mes joueurs à bien jouer et rien d’autre."
Quant à la passion du public clubiste, il la considère comme un moteur, pas comme une contrainte.
"La pression du public est normale. Le public du Club Africain est un phénomène à part entière. Il est toujours derrière son équipe. Et lorsque les résultats sont mauvais, il a raison de se fâcher."
"Mon seul plaisir, c’est la victoire"
Dans un passage plus personnel, Faouzi Benzarti s’est confié sur sa vision du football et de la vie.
"Je suis un passionné de football. Mon seul plaisir, c’est la victoire et satisfaire le public".
Connu pour son exigence, le coach clubiste, qui se décrit comme quelqu’un de très calme et très modeste, explique qu’il se montre strict par souci d’excellence :
"Je suis sévère avec mes joueurs mais c’est pour leur permettre de s’améliorer."