En attendant de revenir au premier plan !

La section de volleyball du Club Africain n’est pas sans rappeler la légende du Phénix renaissant de ses cendres tant son existence a été aussi brillante que morcelée au cours de l’histoire.

Créée une première fois durant le second conflit mondial, ladite section a à ses débuts les travers de son sport à l’époque : sous-discipline du basket-ball, sport ludique à peine devenu collectif, le volley est surtout pratiqué par les sportifs des autres disciplines pour maintenir leur condition physique (Hedi Saheb-Ettabaâ, athlète multidisciplinaire titré en football et en sprint, encourageait notamment ses coéquipiers footballeurs à le pratiquer).

Las, en cette période troublée et faute d’un réel championnat organisé et structuré par la ligue de l’époque, la section s’était assoupie, puis réveillée lors la création de la fédération tunisienne avec notamment des féminines championnes en 1959 (et effleurant le doublé).

Mais les bouleversements du volleyball tunisien au tournant des années 1960, et la priorité donnée au sein du Club à d’autres disciplines, causèrent une forte irrégularité des activités de la section (ainsi un forfait général à peine acquis le droit de participer à l’élite du championnat en 1962).

Les années soixante du XXème siècle vont ainsi voir la section alterner activité et mise en sommeil avec comme point culminant quatre ans de mise en sommeil. Mais il en va autrement avec la direction ayant repris les rênes clubistes à la nouvelle décennie.

Faisant de notre association une référence, une mécanique suffisamment bien huilée pour que 1388 licenciés y pratiquent une activité sportive au sein d’une douzaine de disciplines différentes et dans un Parc A définitivement acquis au CA, elle vise à toujours plus de polyvalence et d’appartenance pour ses membres, et inscrit donc le 13 octobre 1975 le Club Africain en division 3, le plus bas échelon proposé par la FTVB.

Remportant deux saisons de suite toutes leurs rencontres, les volleyeurs clubistes renouent avec l’élite en 1977, pour terminer sur le podium (et en finale de la Coupe) dès la première saison du Club au plus haut niveau chez les messieurs.

Les consécrations vont suivre assez rapidement : au premier titre de champion en 1981 s’ajouteront six autres sacres nationaux (1983, 1989, 1990, 1991, 1992 et 1994) ainsi que 5 Coupes de Tunisie (1983, 1984, 1990, 1991 et 1992) et surtout 3 titres africains des champions consécutifs (1991, 1992 et 1993).

Palmarès que complète une Coupe d’Afrique des vainqueurs de Coupe (1992), 2 Coupes arabes des clubs champions (1992 et 1994), l’honneur d’être le premier représentant africain à la coupe du monde des clubs et un exceptionnel quintuplé en 1991-92.

Dans le même temps, les volleyeuses ne vont pas être en reste. Se distinguant une première fois en atteignant la finale de la Coupe en 1976, elles vont ensuite opérer une mainmise sur le championnat, remportant 12 titres entre 1980 et 1994 (dont 8 de suite de 1980 à 1987), assortis de 8 Coupes de Tunisie.

Et elles vont surtout truster les 4 premières éditions de la Coupe d’Afrique des clubs champions (de 1986 à 1989), y ajoutant une Coupe d’Afrique des clubs vainqueurs de Coupe en 1992. Aucune autre équipe n’a remporté 8 championnats de suite, et la section féminine malgré vingt ans d’inactivité présente toujours le plus beau palmarès du pays.

Car malgré ces 44 trophées accumulés (dont 43 en l’espace de 15 ans), la section va cesser d’être. D’abord lorsqu’en 1996 l’équipe féminine (qui vient pourtant de terminer dauphine du championnat et finaliste de la Coupe) est dissoute, puis en octobre 2001 lorsqu’une semaine à peine avant le début de la saison son pendant masculin subit le même sort.

Grâce aux efforts de l’ancien joueur Chamseddine Souayeh les féminines vont enfin renaître en 2017, pour petit à petit revenir au premier plan national, se hissant sur le podium en championnat et en finale de la Coupe… en attendant mieux. Et en attendant la réactivation de l’équipe masculine.

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